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L’ambition de la Conférence de l’ONU 2017 sur le changement climatique : viser plus loin, plus vite

La Conférence de l’ONU 2017 sur le changement climatique démarre lundi avec un objectif : inciter les États à gravir un échelon supplémentaire dans leur ambition de lutter contre le réchauffement climatique et mettre le monde sur la voie d’un développement plus sûr et plus prospère.

Cette conférence, qui intervient deux ans après l’étape majeure que représente l’adoption de l’Accord de Paris sur le climat dans la riposte mondiale face au changement climatique, permettra d’intensifier le dynamisme des villes, États, régions, territoires, entreprises et sociétés civiles qui soutiennent les plans d’action nationaux en faveur du climat mais aussi de mettre en relief l’objectif de température convenu à l’échelle mondiale et les objectifs, immenses, de l’Agenda 2030 pour le développement durable.

Des événements climatiques extrêmes génèrent de nouvelles urgences

Présidée par le premier ministre fidjien, Frank Bainimarama, dont le pays est le premier État insulaire en développement à occuper cette fonction, cette conférence intervient dans un contexte d’événements climatiques extrêmes et dévastateurs qui ont fait des millions de victimes en Asie, dans les Amériques et les Caraïbes.

« Les ouragans toujours plus dévastateurs, les incendies, les sécheresses, les inondations et les menaces sur la sécurité alimentaire causés par le changement climatique et plongeant tant d’êtres humains dans de tels états de souffrance, signifie qu’il n’y a plus de temps à perdre », a déclaré M. Bainimarama, qui remplace le Maroc à la présidence de la conférence sur le climat COP23 lors de la cérémonie d’ouverture.

« Nous devons préserver le consensus mondial autour des mesures décisives inscrites dans l’Accord de Paris et garder en ligne de mire la partie la plus ambitieuse de cet objectif - limiter l’élévation de la température moyenne de la planète à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels », a-t-il ajouté.

« Où que nous vivions, nous sommes tous vulnérables et il nous faut agir. Fiji va contribuer à former une Grande Coalition pour engager une action déterminante, coordonnée par les gouvernements à tous les niveaux ainsi que par la société civile, le secteur privé et tous les citoyens du monde. C’est la raison pour laquelle nous avons fait installer à l’entrée du centre de conférence une pirogue fidjienne de haute-mer appelée « drua », pour rappeler au monde entier la nécessité de hisser la grand-voile avec une volonté commune de faire de la COP23 un succès et afin de faire face au plus grand défi auquel l’humanité n’ai jamais été confronté », a ajouté M. Bainimarama.

La pirogue fidjienne de haute-mer appelée "drua" est installée dans le Centre de conférence international de Bonn

La COP23 de Bonn va apporter une réponse à cet appel grâce à des avancées et des initiatives concrètes dans deux domaines d’action essentiels et interdépendants :

  • En soutenant les gouvernements qui œuvrent à accroître l’action en faveur du climat selon les modalités de l’Accord de Paris et de la Convention de l’ONU sur le changement climatique.

  • En mettant en avant, en encourageant et en lançant de nouvelles initiatives sur le climat à l’échelle mondiale - toujours plus nombreuses - en coordonnant et en harmonisant ces efforts de façon efficace, fructueuse et en profondeur.

Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de l’ONU Changements climatiques précise : « La COP23 de Bonn va montrer au monde les deux visages du changement climatique – un premier, positif, déterminé, inscrit dans une dynamique exaltante par tant de gouvernements et un nombre croissant de villes, d’États, d’entreprises, de personnalités de la société civile et d’agences des Nations Unies, en cohérence avec les ambitions et les objectifs de l’Accord de Paris. »

« Un second, à l’épreuve de la réalité. Le thermomètre des risques est en hausse ; le pouls de la planète palpite ; des gens souffrent ; la fenêtre d’opportunité se referme et nous devons tous ensemble aller plus loin et plus rapidement pour porter l’ambition et l’action sur un palier supérieur et décisif », a-t-elle ajouté.

Les temps forts attendus de la COP23

Conçue comme un « miroir de bienvenue » à la coordination et à la coopération internationale, la COP23 est organisée par le Secrétariat de l’ONU Changements Climatiques basé à Bonn ; en outre, elle est présidée par les îles Fidji et d’un point de vue opérationnel et logistique organisée en collaboration avec le gouvernement allemand, l'État de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et la ville de Bonn.

Les participants s’illustrent tous dans l'action climatique. Ont déjà confirmé leur présence : la présidente de la République des îles Marshall Hilda Heine, Arnold Schwarzenegger, le Secrétaire général de l'ONU António Guterres, la Maire de Paris Anne Hidalgo, le gouverneur de la Californie Jerry Brown, l’envoyé spécial pour les villes et les changements climatiques Michael Bloomberg, l'astronaute Thomas Pesquet, le patron d'Unilever Paul Polman, le premier ministre de l'Écosse Nicola Sturgeon ou encore l'explorateur et fondateur de Solar Impulse Bertrand Piccard.

De même, près de 20 dirigeants de pays sont attendus dont le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel.

Différentes initiatives innovantes sont prévues dont une des Nations Unies sur la santé et les petites îles ; une plateforme pour accompagner l’engagement auprès des collectivités locales et des peuples autochtones ; un large plan d’Action pour l’égalité entre les sexes ; sans oublier la montée en puissance du transfert de risque à un niveau mondial dans le but d’offrir une couverture d’assurance à un prix abordable à 400 millions de personnes supplémentaires, pauvres et vulnérables.

Action urgente pour se tenir à distance des points de rupture

L’Accord de Paris s’appuie sur les plans d’action climat nationaux appelés Contributions Déterminées au Niveau national (NDC), qui contribuent à l'effort international visant à maintenir l'élévation de la température mondiale bien en dessous des objectifs de l’Accord de deux degrés Celsius.

L’ambition principale étant de maintenir l’augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2 degrés Celsius et de mener des efforts encore plus poussés pour limiter cette augmentation à 1,5 degré Celsius.

Une action immédiate et rapide est urgente car malgré les promesses et les efforts réalisés jusqu’ici, le monde reste encore sur une trajectoire de hausse moyenne de la température d'au moins 3°C, peut-être même plus.

Concrètement cela signifie la perte de la calotte glaciaire du Groenland, l’augmentation de l’élévation du niveau de la mer, des dégradations majeures de vastes écosystèmes naturels comme l’Amazone sans compter une mise en péril de la circulation thermohaline (océanique).

Il convient de rappeler que les températures ont déjà augmenté d’environ 1°C par rapport à l’ère pré-industrielle.

Négociations des gouvernements

La COP23 est organisée selon le principe d’« une conférence, deux zones ». Les négociations intergouvernementales se passeront dans la « zone Bula », mot fidjien qui signifie « bonjour » et exprime une bénédiction, un souhait de santé et de bonheur.

Parallèlement, les pays ont l’intention d’introduire dans les négociations le concept de « Talanoa ». Originaire des Fidji, ce processus de dialogue inclusif, participatif et transparent installe un sentiment d’empathie et conduit à une prise de décision pour le bien collectif, qu’il s’agira de maintenir en 2018.

Les discussions seront sous-tendues par trois questions fondamentales – Où sommes-nous ? – Où voulons-nous aller ? Comment y parvenir ?

Elles s’achèveront lors de la COP24 en Pologne l’année prochaine et ouvriront la voie à des révisions à la hausse des plans d’action climat nationaux afin de mieux tenir compte de la science lors de la fenêtre 2019-2020.

Par ailleurs, les gouvernements vont également travailler sur ce que l’on peut appeler le « système d’exploitation » de l’Accord de Paris – soit un descriptif complet des méthodes et moyens pour aider tous les gouvernements, soutenus par les acteurs non-Parties, pour atteindre au mieux les objectifs de l’Accord de Paris et cela aussi bien maintenant, qu’au fil des années et dans les décennies à venir. L’échéance pour ce sujet est aussi prévue en Pologne en 2018.

Quant aux lignes directrices constituant le système d’exploitation veilleront nécessairement à ce que cet Accord favorise la transparence sur l’action, son soutien, et que la résilience et l’adaptation soient favorisées.

Enfin, elles seront amenées à détailler comment les gouvernements dresseront le bilan de l’évolution de la conjoncture internationale mais aussi à préciser comment fonctionneront les mécanismes propres à faciliter la mise en œuvre et la conformité.

Les négociateurs de la COP23 sont également impatients d’avancer sur d’autres travaux inachevés dans le cadre de la Convention.

Il s’agit notamment de vérifier l’évolution de l’engagement annuel d'un montant de 100 milliards de dollars à destination des pays en développement d'ici 2020 et de l’entrée en vigueur de l’amendement de Doha au premier traité international de réduction des émissions, le protocole de Kyoto.

Le partenariat de Marrakech et l’Action Mondiale pour le Climat

Pendant ce temps, au bord du Rhin, le gouvernement allemand organisera la « Zone Bonn » dans laquelle gouvernements, villes, États, entreprises et société civile annonceront des réalisations concrètes depuis l’Accord de Paris ainsi que de nouvelles initiatives.

« J’ai hâte de découvrir ces nouvelles initiatives. Les avantages du bien-être économique, de la santé publique et d’un monde sain et écologique sont maintenant des données convaincantes pour les gouvernements, les entreprises, les investisseurs et les consommateurs. Mais j’ai également hâte de découvrir les nouvelles avancées dans la coordination des savoir-faire internationaux et des ressources pour parvenir plus rapidement à des résultats concrets », a déclaré l’allemande Barbara Hendricks, ministre fédérale de l'Environnement, de la Protection de la nature, et de la Sûreté nucléaire.

Dans ce contexte, le Partenariat de Marrakech en faveur de l’Action Mondiale pour le Climat (AMC - GCA en anglais, ndlr), organise cinq jours d'événements et plus de 100 manifestations, au cours desquels villes, régions, entreprises et investisseurs montreront comment ils travaillent - en concertation avec les gouvernements - à la mise en œuvre de l'Accord de Paris.

Les trois premiers jours de l’AMC (10- 12 novembre) seront ainsi consacrés aux actions dans 8 principaux secteurs : énergie, eau, agriculture, océans et zones côtières, habitats humains, transports, industrie et forêts. Des conférences de presse chaque matin lèveront le voile sur ces événements.

Les deux derniers jours (13-14 novembre) seront dédiés à des débats thématiques de haut niveau avec l’intervention d’éminents orateurs dont le talent sera de braquer les projecteurs sur des thèmes transversaux comme la finance, l’innovation, la résilience, l’Objectif de développement durable n°11 (Villes & Communautés durables) et l’Objectif de développement durable n°2 (Faim « Zéro »).

L’Élan pour le Changement, initiative du Secrétariat lui-même, aligné sur l’agenda du Plan Mondial d’Action, félicitera de nouveau les lauréats de son prix annuel.

Ceux-ci témoignent également de l’étendue, de l’ampleur et de la créativité des actions en faveur du climat partout dans le monde, des plus grandes entreprises aux initiatives locales, de la plus grande à la plus petite échelle, avec à la clé un important potentiel de croissance.

Élan pour le changement propose ainsi cinq catégories : Des femmes pour des résultats, Des financements pour des investissements respectueux du climat, Solutions TIC, et deux nouvelles cette année, Santé de la planète etNeutralité climatique.

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