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Chronique de naufrages annoncés

Lampedusa, février 2015

“Ils sont neuf, sains et saufs après quatre jours en mer. Les 203 autres ont été engloutis par les flots”, a annoncé Carlotta Sami, porte-parole en Italie du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Selon les témoignages des survivants, originaires d’Afrique de l’Ouest, les personnes avaient embarqué dans deux canots gonflables. Un a chaviré, l’autre s’est dégonflé et a coulé.

Cette tragédie s’est produite samedi 7 février 2015 en Méditerranée, entre la Libye et l’Italie. Elle était malheureusement prévisible à cause des récentes mesures prises par l’Europe. Et c’est ce que dénoncent l’Organisation Internationale des Migrations (OIM) et le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR).

Il faut savoir que l’Italie, à la suite du drame de Lampedusa, avait mis en place depuis le 13 octobre 2013 l’opération Mare Nostrum, une opération militaire et humanitaire de sauvetage menée par la Marina militare. Mais l’Italie avait été beaucoup critiquée par les autres pays européens, accusée, à cause de sa politique humanitaire, d’encourager les migrants à prendre la mer.

L’Italie, qui a assuré la Présidence de l’Union européenne de juillet à décembre 2014, a bien essayé de négocier avec les autres pays européens un soutien à l’opération Mare Nostrum.L’Europe a répondu à sa manière et a pris la relève italienne en mettant en place le 1er novembre 2014 l’opération Triton de Frontex. Ainsi, à une opération humanitaire italienne couvrant la Méditerranée s’est substituée l’opération Triton qui ne vise qu’à contrôler les frontières européennes. Avec des moyens réduits, prés de dix fois moins que ceux engagés par la seule Italie, et en l’absence de volonté politique européenne, il n’est plus question de patrouiller au delà des frontières maritimes européennes et d’apporter secours aux migrants en détresse en pleine mer.

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